avr 24, 2015
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La dépression chez les profs, une triste réalité

Souvent critiqués, mal perçus par une grande partie de la population les traitant de fainéants parce que souvent en vacances, peu reconnus par la société et pas toujours aidés par leur direction, la profession d’instituteur ou de professeur cristallise autour d’elle bien des rancœurs. N’étant pas reconnus à leur juste valeur, certains craquent. D’ailleurs, la dépression chez les profs est un phénomène bien plus important qu’il n’y parait.

Pour preuve, en 2002, le taux de suicide des profs était 2.4% supérieur à la moyenne des autres corps de métiers. Et depuis cette date rien n’a véritablement changé dans l’éducation nationale, au contraire même. C’est un chiffre inquiétant qui démontre bien que le corps enseignant dans son ensemble est plus touché par la dépression.

Dépression chez les profs : le burnout n’est jamais bien loin

Nous avions déjà abordé la question du burnout. Les profs souffrent donc d’épuisement émotionnel, de dépersonnalisation et d’une diminution de l’accomplissement au travail. Les causes sont particulièrement dures pour les enseignants qu’ils officient dans les collèges ou lycées mais aussi à l’école primaire voire même en maternelle. Une étude réalisée il y a quelques années dévoile que près d’un tiers des professionnels de l’éducation ont déjà songé à changer de métier parce qu’ils considéraient qu’il y avait trop de responsabilités ou de pression dans leur fonction.

On se rend compte du coup du ras-le-bol général de la part des professeurs et bien qu’aucune étude quantitative n’ai été réalisée sur le sujet, de plus en plus de profs tombent en dépression souvent sévère. Les explications sont multiples : pression des parents d’élèves, à diplôme égal des rémunérations souvent bien inférieures à celles de leurs camarades de promotion qui exercent dans le privé, sans oublier la pression exercée par les recteurs d’académie.

Toutes ces raisons provoquent un mal être chez les profs. Pourtant la très grande majorité des enseignants s’investit beaucoup dans leur métier, qu’ils choisissent très souvent par vocation d’enseigner. Mais ce manque de reconnaissance commence à se faire sentir y compris chez les plus jeunes profs à peine sortis de l’école.

Un métier qui perd toute sa reconnaissance

L’Education Nationale reste muette sur le sujet et dans la plupart des cas n’associe pas la dépression des profs avec leur travail mais due à des causes externes. Les salaires sont particulièrement bas alors qu’il est désormais nécessaire, rappelons-le d’avoir un Bac +5 pour exercer dans un établissement du secondaire. L’administration les laisse se débrouiller et refuse de voir qu’une refonte du système est nécessaire.

Jadis, les enseignants jouissaient d’une véritable reconnaissance et d’un respect fort. Désormais ce n’est plus du tout le cas et pour les professeurs les plus aguerris c’est difficile à supporter car ils ont connus cette époque lors de laquelle la personne la plus respectée en dehors du maire était le maître d’école. De plus la société a vraiment une mauvaise considération de ce métier qui ne peut plus gérer les trop grands problèmes auxquels ils sont confrontés.

Beaucoup d’enseignants estiment ne pas être assez bien formés pour faire face aux problèmes sociétaux et sociaux qui surviennent dans les classes. La dépression chez les profs est d’autant plus forte que personne ne semble se soucier de leur statut. Les ministres de l’éducation nationale passent les uns après les autres mais aucun ne semble prendre la juste mesure de la problématique.

Des conditions de travail défavorables

Dès les premières années de travail, les jeunes enseignants souffrent de surmenage et de dépression. Et bien qu’ils s’accrochent tout le long, la déprime chez les profs s’accentue au cours du temps. Divers témoignages sur le problème de la dépression des enseignants  montrent qu’ils sont seuls face à des élèves de plus en plus indisciplinés et dans des classes déjà surchargées. Insultés parfois, moqués souvent, quelques fois même frappés, ils se sentent quelques peu en insécurité et plus particulièrement dans les établissements en ZEP.

Mais surtout ils sont découragés par des conflits omniprésents et parfois impuissants face à des situations désespérantes : des élèves de sixième peinant à lire, un manque respect constant de la part des élèves, des brimades dans les couloirs de leur établissement (bien que non classé ZEP). La passion qu’ils ont pour leur métier n’empêche hélas pas lesprofs de craquer.

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